La monogamie dans les textes religieux

Publié le par Joseph

La monogamie dans les textes religieux

ici vous y trouverai tout sur le régime de la monogamie.ce régime est la plus part des temps conseillé dans les religions Chrétiennes.

La polygamie est souvent considérée comme étant le fait d'une seule des trois religions monothéistes, l'islam. Si le christianisme impose dès l’origine la monogamie, le judaïsme, qui ne recommande pas la polygamie, a eu une attitude plus ambigüe, tolérant cette pratique pendant plusieurs siècles.

La monogamie n'a pas toujours été pratiquée par les fidèles, et son imposition formelle tient plus de l'interprétation des textes et de l'évolution historique que d'une transposition en actes de paroles sacrées. Dans la religion juive, le mariage n'est pas abordé en tant que tel. L'importance de la descendance prime sur le reste et détermine le rapport de cette religion au mariage.

Ainsi, l'histoire d'Abraham est, dans le cas du judaïsme, le "point nodal", selon Maurice Ruben-Hayoun, philosophe et historien, spécialiste de la philosophie juive. "La polygamie n'était pas interdite à cette époque, mais tout de même mal vécue, explique-t-il. Sarah a suggéré à son époux de prendre la servante, afin d'avoir une descendance. Dans le milieu biblique, la descendance est, à l'époque, quelque chose de vital, elle justifie à elle seule le recours à d'autres femmes."

L'union du couple scellée par l'acte physique

Quant à savoir s'il s'agissait d'unions légales, cela semble anachronique, rappelle le philosophe. A l'époque d'Abraham, le contrat de mariage n'existait pas. L'union d'un couple était scellée par l'acte physique, comme le suggère un épisode de la Genèse : "Et Isaac introduisit Rebecca dans la tente de sa mère Sarah : il la prit et elle devint sa femme et il l'aima" ("Mariage d'Isaac", Genèse 24, 67). "Les rabbins de l'époque talmudique ont imposé le contrat, afin de protéger les femmes. Ce contrat ne liait qu'une femme à son époux, mais la monogamie n'était pas une règle immuable", rappelle Maurice Ruben-Hayoun.

Il faudra attendre le XIe siècle pour que le rabbin Gershom impose des principes maritaux stricts, via un arrêté, aux enfants d'Israël. Cette disposition s'adresse aux Juifs azkhénazes, et non aux séfarades. Parmi ces derniers, certains ont pratiqué la polygamie jusqu'au XXe siècle, bien qu'"il s'agissait de cas rares, qui n'avaient cours qu'en cas de stérilité de la femme, où si celle-ci n'accouchait que de filles", suggère Maurice Ruben-Hayoun.

Une évolution sociologique chez les Juifs

La monogamie serait donc, dans la religion juive, d'avantage une évolution sociologique qu'une institution originelle. Pour autant, le Décalogue adressé à Moïse par Yahvé précise que "tu ne commettras pas d'adultère" (Exode 20, 14). "Il est très difficile de savoir ce qu'il se pratiquait à l'époque, avance Maurice Ruben-Hayoun, mais il semble que la monogamie était la règle, et la polygamie l'exception."

Historienne spécialiste de la question des femmes dans le christianisme, Elisabeth Dufourcq souligne l'obligation formelle de la monogamie pour les chrétiens. L'essence des paroles de Jésus voudrait qu'elle "soit un signe de dignité familiale" : "Un homme ne doit avoir qu'une femme." Dans l'Epître à Tite, Paul exprime la nécessité pour un chef de communauté religieuse de ne "prendre qu'une seule femme" (Tite 1, 6).

Fidélité conjugale à vie et Evangile de Matthieu

"Le christianisme est une religion de la personne, et la femme en est une à part entière. Ce ne serait pas du tout chrétien d'être polygame", précise l'historienne. Preuve en est, selon elle, l'Evangile de Matthieu, qui prône la fidélité conjugale à vie : "Quiconque répudie sa femme - pas pour «prostitution» - et en épouse une autre, commet un adultère" (Matthieu 19, 9). Est précisé plus tôt que l'homme et la femme mariés "ne sont plus deux, mais une seule chair" (Matthieu 19, 6).

Pourtant, même si la polygamie a toujours été strictement interdite, quelques chrétiens parmi les plus hauts placés se sont bien gardés d’appliquer cette règle. "Certains papes de la Renaissance ont eu plusieurs femmes, même si l'importance de la fidélité au sein du couple a été réaffirmée de concile en concile, rappelle Elisabeth Dufourcq. La polygamie a toujours été considérée par les chrétiens comme une transgression choquante, bien que certains dignitaires la pratiquait."

Des "conditions draconiennes" dans le Coran

L'islam est donc souvent considérée comme l'unique monothéisme à autoriser la polygamie. Pourtant, l'analyse des sourates dépeint une situation plus complexe. "L'islam est coutumier de la pratique de la polygamie, mais la monogamie semble, dès cette époque, être plus acceptable", constate Malek Chebel, anthropologue des religions spécialiste de l'islam.

Le verset 3 de la sourate 4 définit ainsi les principes du mariage : "Si vous craignez d'être injuste avec les orphelins, n'épousez que peu de femmes, deux, trois ou quatre parmi celles qui vous auront plu. Si vous craignez d'être injuste avec elles, n'en épousez qu'une seule ou alors une esclave." Etant dit plus loin, au verset 128, que "vous ne pourrez jamais traiter également toutes vos femmes, quand même vous le désireriez ardemment", "la polygamie n'est pas interdite mais elle n'est pas encouragée. Le Coran pose des conditions draconiennes à cette pratique", souligne Malek Chebel.

Une distinction entre Dieu et l'homme

A la mort de son épouse Khadija, le prophète Mohammed s'est pourtant remarié, et aurait eu plusieurs femmes en même temps. Malek Chebel n'y voit pas de contradiction : "Mohammed ne s'est jamais érigé en exemple en tant qu'homme. Il y a une distinction très claire entre ce qui vient de Dieu, les paroles qui sont dictées au Prophète, et ce qu'il fait en tant qu'être humain."

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